Bunia, Ituri – L’inquiétude grandit dans la ville de Bunia après deux fusillades survenues à quelques jours d’intervalle, coûtant la vie à au moins quatre personnes dans des bistrots du centre-ville. Ces événements tragiques, encore entourés de zones d’ombre, plongent les habitants dans un climat de peur et d’insécurité croissante.

Dans la nuit de samedi à dimanche, des tirs nourris ont retenti dans un bar fréquenté à Yambi Yaya, semant la panique et laissant derrière eux trois morts sur le coup et plusieurs blessés. Quelques jours plus tôt, une scène similaire s’était déroulée dans un autre bistrot en face de terrain EPO ville au quartier Lumumba, avec un bilan également meurtrier. Ces attaques brutales, non revendiquées à ce jour, surviennent dans un contexte de tension persistante et de recrudescence de la criminalité urbaine.

L’image ci-dessus illustre le climat actuel : une ville vide, silencieuse, plongée dans une obscurité oppressante malgré les lampadaires allumés. Les rues désertes la nuit témoignent de la peur qui envahit les esprits des habitants, désormais réticents à sortir après le coucher du soleil. « Même rentrer du travail à 19h devient une source d’angoisse », confie un habitant du quartier Hoho.

Les autorités locales, critiquées pour leur lenteur à réagir, promettent une enquête approfondie et le renforcement des patrouilles nocturnes pour retrouver les auteurs des ces actes.

Mais pour de nombreux habitats, la confiance est ébranlée. La vie nocturne, autrefois animée par les rires et la musique des bistrots, s’est tue. En attendant des mesures concrètes, c’est la peur qui règne dans les ruelles de Bunia, une peur silencieuse mais bien réelle.